Objectif global :
Sur un plan technique purement "coeur de métier", la prise de plusieurs médicaments par un même patient (qu'il s'agisse d'une ou de plusieurs prescription(s), ou encore de médicaments d'automédication...), peut être à l'origine d'interactions médicamenteuses (IM). De nombreuses études mettent en évidence le rôle des IM dans l'iatrogénèse médicamenteuse, problème majeur en pratique clinique. Un ordre de grandeur... Selon une revue des études menées de 1990 à 2006, les IM seraient responsables d'environ 20 % des cas d'iatrogénèse médicamenteuse ! (Laviolle B., Lemaitre B. 2012. Centre d'Investigation Clinique – Inserm 0203 - CHU de Rennes - Université de Rennes 1).
Mais n'oublions pas qu'une IM n'est pas forcément dangereuse ! Par analogie au code de la route où les panneaux attirent notre attention sur le comportement à adopter, une IM peut généralement être gérée (surveillance biologique, adaptation posologique, répartition des prises, autosurveillance, information sur l'automédication...) ; elle est parfois même recherchée !...
La prévention de l'iatrogénèse médicamenteuse liée aux IM passe ainsi obligatoirement par une bonne connaissance de la pharmacologie, avec souvent la survenue d'IM prévisibles, où dans le cadre des connaissances actuelles validées, la responsabilité des praticiens (prescripteur, dispensateur...) est engagée. Plus précisément dans ce programme, nous nous adressons au "prescripteur" (médecin) et au "dispensateur" (pharmacien et préparateur).
Il convient alors... :
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de concevoir et/ou de valider l'ordonnance afin d'évaluer le risque d'IM ;
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de gérer cette IM, au travers pour le dispensateur d'un éventuel contact avec le prescripteur, selon la situation ;
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d'interroger le patient (automédication ? prescripteurs multiples ? ouverture d'un DP ?...) ;
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de consulter et de s'appuyer sur des ouvrages et banques de données appropriés.
En application ainsi au sujet majeur que tient la gestion des IM dans la prévention de l'iatrogénèse médicamenteuse, la valorisation des pratiques professionnelles de chaque acteur de santé concerné s'inscrit ici pleinement dans le cadre du Développement Professionnel Continu (DPC), et de son obligation de validation.
Ce programme a été élaboré par Nathalie BRUN, Dre. en Pharmacie